Nous répétons sans cesse que la démocratie est en crise : hyper-présidentialisation, abstention, désintérêt pour la chose publique, défiance vis-à-vis des élus…. Mais c’est dans un moment de crise que la démocratie est née, et l’idéal démocratique peut tout aussi bien se réinventer dans le moment de crise actuel. Comment peser de nouveau sur les décisions qui nous concernent, aussi bien au niveau de l’entreprise, qu’au niveau de la politique nationale et des institutions européennes ?
Notre démocratie est en proie à de profonds dysfonctionnements et n’apparaît plus comme un idéal pour tout le monde. Vladimir Poutine, Donald Trump, Recep Tayyip Erdogan : les « hommes forts » sont plébiscités. Le système donne l’impression au citoyen d’être réduit au silence en dehors des périodes électorales et il ne croit plus à la politique comme moyen de changer le monde. Il cherche par ailleurs à s’exprimer pour faire respecter de nouveaux droits comme le droit à la procréation médicalement assistée ou encore celui à mourir dans la dignité, conditions essentielles d’une démocratie accomplie.
Il faut créer des moments de respiration dans notre système démocratique, au risque de le voir imploser. Référendum d’initiative populaire, prise en compte du vote blanc, participation à la rédaction de la loi : plusieurs initiatives existent dont nous pourrions nous inspirer afin de redonner du sens à la relation entre le citoyen et son représentant. Mais retrouver le contrôle sur nos vies ne doit pas être envisagé uniquement au niveau des institutions politiques nationales. Nous devons également mettre en place des relais démocratiques au niveau européen, ainsi que dans les entreprises.